L’hypoglycémie est définie comme une baisse pathologique de la glycémie (glucose sanguin) susceptible de compromettre la fonction cérébrale, le cerveau de l’enfant dépendant presque exclusivement du glucose comme substrat énergétique.
- Chez l’enfant de manière générale : <0.5g/l
- Chez le nouveau-né : <0.4g/l
La triade de Whipple reste le fondement diagnostique :
Symptômes évocateurs d’hypoglycémie,
Glycémie basse mesurée,
Disparition des symptômes après correction par apport de glucose.
Syndrome neuroglucopénique (lié au manque d’énergie cérébrale) : troubles du comportement, céphalées, vision floue, convulsions, coma.
Syndrome neurovégétatif/adrénergique (lié à la libération d’adrénaline) : sueurs froides, pâleur, tremblements, palpitations, faim, nervosité.
Endocriniennes : excès d’insuline (hyperinsulinisme), déficit en hormones de régulation (hormone de croissance, cortisol, insuffisance hypophysaire ou surrénalienne).
Métaboliques : erreurs innées du métabolisme, défauts de la glycogénolyse (libération du glucose hépatique), de la néoglucogenèse (fabrication de glucose) ou de l’oxydation des acides gras (utilisation des graisses comme source alternative d’énergie).
Fonctionnelles : hypoglycémie cétosique du jeune enfant (souvent après un jeûne ou une infection banale).
Médicamenteuses/toxiques : insuline, sulfamides hypoglycémiants, intoxications, alcool.
Urgence vitale : toute hypoglycémie avec troubles de conscience ou convulsions impose une correction immédiate du glucose sanguin.
Enfant conscient : privilégier une correction par voie orale (alimentation, boissons sucrées).
Enfant inconscient : correction par voie intraveineuse ou intramusculaire.
Glucagon : utile si la voie orale ou intraveineuse est impossible en urgence, mais inefficace si les réserves hépatiques de glycogène sont épuisées (ex. jeûne prolongé, malnutrition, erreurs métaboliques graves, intoxication alcoolique). L’alcool bloque en effet la néoglucogenèse hépatique, ce qui rend le glucagon peu ou pas efficace.
Toujours confirmer le diagnostic par un prélèvement sanguin (glycémie veineuse et panel métabolique) si possible avant correction, mais ne jamais retarder le traitement si l’enfant est instable.
Surveiller l’évolution clinique et biologique après correction (risque de récidive).
Une hypoglycémie récurrente ou nécessitant des apports massifs de glucose oriente vers une cause organique (ex. hyperinsulinisme congénital).
Glycémie : concentration de glucose dans le sang.
AG libres : acides gras libres, substrats énergétiques alternatifs mobilisés en cas de jeûne.
β-hydroxybutyrate (BHB) : principal corps cétonique, reflète la mobilisation des graisses.
FOAD (Fatty acid oxidation disorders) : défaut d’oxydation des acides gras.
GIR (Glucose Infusion Rate) : vitesse d’administration de glucose par voie intraveineuse, exprimée en mg/kg/min, utilisée surtout en réanimation ou en cas d’hyperinsulinisme.
L’hypoglycémie pédiatrique est une urgence qui doit être reconnue et corrigée sans délai. Ses causes sont multiples (endocriniennes, métaboliques, fonctionnelles, médicamenteuses).
Le glucagon est une option utile en urgence, mais inefficace si le foie est incapable de libérer du glucose (alcool, malnutrition, pathologies métaboliques).