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Ce contenu est un résumé fait par l’équipe YEKOLA de l’ACSAM sur base du contenu préparé par la Madame Hafsa Taheri, Professeure de gynécologie-obstétrique, CHU Mohammed VI d’Oujda, Faculté de médecine et de pharmacie d’Oujda.
Vous pouvez télécharger le PDF complet plus bas dans les matériels de cours.
Le cancer de l’ovaire est le plus grave des cancers gynécologiques, surtout parce qu’il reste longtemps silencieux et est souvent découvert à un stade avancé. Il touche principalement les femmes de plus de 45 ans.
Risque accru : âge avancé, absence de grossesse, ménarche précoce, ménopause tardive, obésité, tabagisme, antécédents familiaux de cancers (sein, ovaire), mutations génétiques (BRCA1, BRCA2, syndrome de Lynch).
Facteurs protecteurs : utilisation prolongée de la pilule contraceptive et ablation préventive des trompes (salpingectomie), surtout chez les femmes à haut risque génétique.
Les ovaires, situés de chaque côté de l’utérus, produisent les ovules et des hormones essentielles à la reproduction et aux caractères sexuels féminins.
Selon les cellules touchées :
Épithéliales (les plus fréquentes)
Germinales
Du stroma ou des cordons sexuels
Le cancer de l’ovaire est souvent asymptomatique. Lorsqu’il se manifeste :
Douleurs ou pesanteur abdominale
Ballonnements, constipation, troubles digestifs
Augmentation du volume de l’abdomen (ascite)
Signes urinaires (envies fréquentes)
Parfois découverte fortuite à l’échographie
Échographie pelvienne : examen de référence (voie vaginale + abdominale).
IRM pelvienne : précise la nature et l’étendue de la masse.
Scanner (TDM) : recherche de métastases.
Marqueurs sanguins :
CA125 : utile pour le suivi, pas pour le dépistage.
HE4 : plus spécifique que le CA125.
Scores combinés (ROMA, RMI) aident à évaluer le risque de malignité.
Coelioscopie : pour confirmer le diagnostic et évaluer l’extension.
La classification FIGO (2018) définit les stades I à IV selon l’extension du cancer (ovaire, pelvis, abdomen, métastases à distance).
Chirurgie : traitement principal, visant à retirer toute la tumeur visible (objectif R0).
Hystérectomie, annexectomie bilatérale, omentectomie, curage ganglionnaire, parfois résection d’organes voisins si la maladie est avancée.
Chimiothérapie : souvent à base de carboplatine et paclitaxel.
Discussion en RCP (Réunion de Concertation Pluridisciplinaire) obligatoire pour décider du plan de traitement.
Récidives fréquentes → suivi régulier :
Tous les 4 mois pendant 2 ans,
Puis tous les 6 mois jusqu’à 5 ans,
Ensuite chaque année.
Contrôle clinique et dosage du CA125.
Le pronostic dépend du stade :
Stade I : 70 % de survie à 5 ans
Stade II : 40 %
Stade III : 20 %
Stade IV : < 10 %
Le facteur le plus important est la quantité de tumeur laissée après la chirurgie.
Il n’existe pas de dépistage systématique efficace.
Chez les femmes à risque génétique (BRCA), un suivi spécifique (IRM, échographie, CA125) est recommandé, voire une chirurgie préventive après 40 ans.
Chez les femmes jeunes :
Objectif : préserver la fertilité si le risque de récidive est faible.
Décision pluridisciplinaire selon le type de tumeur :
Tumeurs germinales : traitement conservateur possible.
Tumeurs épithéliales : traitement conservateur limité, à discuter au cas par cas.
Tumeurs borderline : préservation souvent possible.
Le cancer de l’ovaire représente un véritable défi en santé féminine : il est souvent diagnostiqué tardivement et nécessite une prise en charge multidisciplinaire. La sensibilisation, la détection précoce chez les femmes à risque et la préservation de la fertilité sont essentielles.